OTAGES
Synopsis
Une femme vient de prendre en otage un homme et l’oblige à lire avec elle un manuscrit de théâtre tiré au sort dans une pile. Mais la prise d’otage tourne court. Belen n’avait pas prévu la synchronicité entre le thème évoqué dans la pièce et l’homme qui lit avec elle. Luis accepte le hasard concordant et semble vouloir aller lui-même au bout d’un processus de confession.
Deux histoires opposées de la Guerre civile espagnole se fondent l’une dans l’autre, dans le maelström d’une vaine polémique entre un écrivain et un éditeur.
Note d’intention Otages est le fruit d’une réflexion sur les « silences » d’après guerre. Silences durables qui empêchent que la plaie soit réellement vidée et que les anciens ennemis trouvent la paix dans une réconciliation des descendants parfaitement informés sur ce qui eut lieu autrefois.
La pièce est née d’une autre pièce courte (La voz quebrada) qui avait été présentée en lecture à Avignon, au Conservatoire, lors du festival off il y a quelques années, par Louise Doutreligne et Jean-Luc Paliès, dans le cadre des actions des Écrivains Associés du Théâtre. Parmi les retours, venait fréquemment le fait qu’on aimerait que cette courte pièce ait une suite. J’ai choisi, non pas une suite au sens propre, mais un déplacement de point de vue. D’un côté le calvaire vécu par les femmes qui étaient aux côtés des républicains, lorsqu’elles étaient attrapées par les franquistes, de l’autre l’attitude des phalangistes qui épousèrent le combat de Franco et leur posture dans les années qui suivirent sa victoire. Il me fallait un déclencheur pour amener l’un face à l’autre les protagonistes transmetteurs de cette mémoire. J’ai choisi un autre conflit entre Belen et Luis en m’inspirant des actes terroristes répétés ces dernières années, où l’on constate que lorsque "se parler" devient impossible, on recourt aux armes sans discernement. J’ai choisi une chose énorme : un écrivain prenant en otage un éditeur !
Ce texte a fait partie des cinq finalistes du concours (bourse de création) Sarane Alexandrian de la SGDL session 2018.